Aymeric Gibet commandant du Belem ©Valérie Joncheray

Rencontre avec le commandant du Belem, à quelques jours de l’arrivée de la Flamme

Fabricant et distributeur textile officiel de la Fondation Belem, Dalmard Marine est parti à la rencontre du commandant, Aymeric Gibet, à quelques jours de l’arrivée de la Flamme Olympique à Marseille, le 8 mai 2024. Il nous parle de son parcours, de son métier, de la future traversée d’Athènes à Marseille avec la Flamme Olympique à bord...

Bonjour Aymeric Gibet, pouvez-vous vous présenter ?

« Né à Nantes comme le Belem, j’aurai bientôt 44 ans. J’ai toujours été intéressé par toutes les formes de navigation, un héritage familial sans doute. J’ai touché à tous les types de bateaux, croisière mais aussi ferry. Avant d'arriver sur le Belem, j'étais lieutenant machine à la Brittany Ferries, sur le navire Pont Aven qui sortait juste du chantier de construction.

J'ai embarqué pour la première fois sur le Belem en 2004 en fin de saison au vieux port de Marseille. J'étais déjà très ému d'être à quai dans ce port mythique, nous partions alors pour Barcelone sans stagiaire pour fêter le bicentenaire de Ferdinand de Lesseps (à l’origine du Canal de Suez et du Panama). Bien que le navire n'ait pas navigué sous voiles, j'étais déjà émerveillé par ce dernier. Ensuite, j'ai navigué par alternance : l’été sur le Belem et l'hiver sur les navires de croisière du Ponant, là où j'ai rencontré ma femme ! En parallèle, je suis retourné en cours à Marseille pour terminer mon cursus de formation en 2006. Fin 2007 et 2008, j’étais de retour sur le Belem toujours en tant que lieutenant où j’ai pu participer à la transatlantique pour fêter le 400ème anniversaire de la fondation de la ville de Québec. C’est pendant l’hiver 2008 que je suis passé Second Capitaine à la Seyne-sur-Mer jusqu’en 2011. Puis j’ai décidé de faire une pause en partant sur les câbliers d'Orange Marine en tant qu’officier polyvalent jusqu'en novembre 2014. J'ai alors fait un peu de Yachting pour revenir comme second sur le Belem l’année suivante et enfin passer commandant en mai 2016. Un poste que j’occupe en binôme avec un second commandant, Mathieu Combot, avec qui on alterne pendant toute la saison. »

En quoi consiste votre métier ?

« Je suis le chef de l’expédition maritime. J’ai donc la pleine responsabilité du navire. A ce titre, c’est donc moi qui valide le trajet du navire, quelles voiles on va établir, les activités qui seront faites à bord. J’accoste et décoste le navire lors de ses escales. Je représente aussi l’armateur la Fondation Belem Caisse d’épargne.

Nous avons la chance unique de pouvoir expliquer notre métier et notre passion à tous les gens qui montent à bord. C’est une expérience exceptionnelle et très enrichissante. Nous rencontrons tellement de profils différents au cours d'une saison et tous ont le point commun de s'intéresser à ce que l'on fait. C’est une aventure en soi. La responsabilité de commander ce trois-mâts est immense, mais elle offre une grande liberté d’action. »

Pouvez-vous nous expliquer comment va se dérouler cette traversée d’Athènes à Marseille avec la Flamme Olympique à bord ?

« Pour embarquer un passager aussi prestigieux que cette Flamme logée dans une lanterne, la Caisse d’Epargne, parrain du Relai de Flamme et mécène du trois-mâts, a fait appel à la jeunesse française : ils seront 16 jeunes éclaireurs, représentant l’ensemble des régions de France mais aussi les villes, de Marseille et d’Athènes, pour cette navigation méditerranéenne, olympienne et sans escale. Du Pirée jusqu’à Marseille, le navire empruntera l’étroit et spectaculaire canal de Corinthe reliant la mer Egée à la mer Ionienne. Puis il passera le Détroit de Messine, séparant la péninsule italienne de la Sicile pour rejoindre la mer Tyrrhénienne. Enfin, le Belem se rapprochera des côtes françaises en coupant par les bouches de Bonifacio entre la Corse et la Sardaigne. »

Comment allez-vous faire pour que la Flamme ne s’éteigne pas ?

« Ce sont les gardiens de la Flamme choisis et formés par Paris 2024 qui auront la responsabilité de la bonne conservation de cette flamme à bord qui ne doit pas s’éteindre. Elle sera conservée dans une lanterne ressemblant à une lanterne de mineur. »

En quoi cette traversée se différencie-t-elle des autres ?

« Cette traversée est un véritable symbole. C’est la première fois que la flamme voyagera autrement qu’en avion pour rejoindre le pays hôte des Jeux Olympiques. Le fait de pouvoir donner une chance incroyable aux 16 jeunes embarqués à bord, et puis aussi la durée de navigation plus longue qu’à notre habitude. J’ai hâte ! »

Comment va se passer la transmission de la Flamme Olympique à Marseille ?

« L’arrivée de la Flamme à Marseille le 8 mai lancera l’olympisme en France. Paris 2024 promet aux Marseillais, Français et téléspectateurs du Monde un évènement magique, chargé d’émotion, porté par la majesté du trois-mâts. Un millier de bateaux le suivra en grande parade dans la rade de Marseille. C’est depuis son pont que débarquera la Flamme portée par une illustre personne dont l’identité est tenue secrète et c’est encore lui qui servira de décor pour le grand concert qui fera vibrer Marseille. Le Belem ouvrira gracieusement ses ponts aux visiteurs du 9 au 12 mai 2024. »

Qu’attendez-vous de cette année flamboyante en tant que commandant de bord ?

« De beaux moments uniques et je suis sûr qu’il y en aura. J’ai à cœur de remplir ma mission de capitaine du Belem en menant le trois-mâts jusqu’au vieux port. Ce relais maritime de la flamme va nous offrir une nouvelle dimension, rare, véritable ambassadeur de la France. Tous les regards seront braqués sur le bateau, et nous avons conscience d’écrire une nouvelle page de la légende du Belem. Il y a un incroyable alignement des planètes. 1896, premières Olympiades, et naissance du Belem ! »